Parisienne et photographe
Je suis venue à la photographie par des chemins de traverse, le point de départ étant naturellement la mode.
Ex-créatrice, j’ai adoré travailler avec les photographes de mode. La mise en scène de nos robes sur une fille sublime, dans un lieu longuement choisi et discuté était le couronnement d’un travail long de plusieurs mois ; depuis les premiers traits de crayons, aux N prototypes… Les premières images à l’issue du shooting donnaient le verdict : oui la collection était réussie, non nous n’avions pas réussi à transcrire l’inspiration de départ. Cependant, l’excitation était toujours accompagnée d’une pointe de frustration. Je ne retrouvais pas exactement ma vision originelle du vêtement : trop macho, trop banal, trop ci, pas assez cela…
Alors je reprenais ma plume, et, pour communiquer l’esprit de chaque pièce de la collection j’en refaisais une illustration. Sans l’image pour capter la magie du mouvement et des matières, une robe peut retomber dans l’oubli des archives ou d’un dressing.
A l’époque je ne prenais pas encore de photos. En tant que créatrice, crayons de couleur et ciseaux étaient déjà bien suffisants. Je réservais la prise de vue aux photographes.
Puis un jour, bien après avoir arrêté de concevoir mes collections, j’ai regardé de plus près ce qui se passait derrière le rideau. Le déclic s’est fait. Je suis passée derrière la caméra.